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 Sujet du message: 3) La monnaie
Message non luPosté: Ven 7 Mar 2014 05:28 
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Cet écrit est le troisième volet d'une réflexion sur l'agencement politique et économique faite grâce à l'analyse fonctionnelle de l'estomac social d'une ruche ou d'une fourmilière. Le premier texte, nommé cacosoïsme, a été conçu le 7 juillet 2013 et décrit brièvement l'estomac commun ou social constitué par la "Nature"; celui qui entérine d'emblée aux fourmis l'égalité politique entre elles par la détention de la souveraineté monétaire répartie en chaque entité.

Le second texte s'intitule Motif à l'Aévolution, et porte une description de plusieurs éléments, dont notamment l'institution de l'
entreprise souveraine; base sémantique du premier mot de la constitution française. Ce texte sur l'Aévolution, inséparable des diagrammes, propose l'adaptation du "modèle" qui se dégage de la lecture du réel à l'économie humaine; ainsi qu'une sortie philosophique à un "détail de l'histoire" qui a empoisonné la bienveillance dans cette manifestation. L'ensemble, motif et texte, propose un début d'analyse sociologique centré sur l'usage du langage et des structures qui en découlent.

La réflexion qui compose le présent document sera mieux appréhendée en ayant connaissance des déductions des précédents. Il propose une analyse du séquençage indispensable au maintien de monnaies 'saines' ainsi qu'une suite logique par l'établissement d'une troisième institution d'un système économique fonctionnel ayant pour terme une monnaie immatérielle commune, une monnaie de l'esprit, perpétuellement renouvelée et rétribuée.


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Remarque: ce diagramme reste valable par cette approche des vecteurs de circulation monétaire dans un cadre local (national) mais mieux ne vaut pas s'attacher aux désignations des monnaies correspondant aux fonctions des cases latérales: "services publiques" ('faute' volontaire) et "création d'entreprises" qui seront respectivement renommées "structurel" et "immatériel" dans les diagrammes suivants.



La Monnaie


Avant-propos

La force de la réalité qui nous entoure et nous dépasse nous inquiète en un songe: et si notre description du monde économique humain était très incomplète voire insuffisante? Comment procéder alors à l'élaboration d'une vision structurée de nos comportements d'échange? Comment considérer politiquement ces comportements sans l'outil préalable à cette mesure?

Pour tenter la réponse il faut considérer le seul outil de mesure pratique que l'humain applique à son entreprise : la monnaie.
Aucun autre outil que celui-là ne peut égaler la précision du comptage, de l'évaluation quantitative; et bien que ce comptage n'apprenne rien de la qualité ou de la pertinence des échanges, des produits, des services dépendants de l'échange monétisé, il est cependant indispensable; ne serait-ce que pour l'analyse de la production consommée. Par conséquent cet outil de mesure sert de contre-réaction politique quant au renouvellement des stocks et de leur production préalable.
'L'archaïsme' de ce principe, dont l'usage est devenu quasi automatique et sorti du champ politique humain, ne suit pas cette théorie minimale de recherche d'équilibre entre production et destruction. De là à imaginer que l'analyse de la "monnaie retour" (monnaie récupérée après l'échange) puisse servir à l'écologie de façon délibérée: il y a un pas d'évolution dont la marche est à réinventer.

Ce document aborde dans la première partie une dé-finition du sens des monnaies humaines; suivie d'une analyse de la pertinence du concept fiduciaire; puis d'une analyse de la praxis monétaire contemporaine.
La seconde partie est consacrée à la récurrence structurelle de tout système économique terrestre - excepté celui de la monnaie d'échange des humains - dont l'aspect majeur est la séparation séquentielle de la circulation de la monnaie en au moins deux points de conversion monétaire: une succession de transformations distinctes au sein d'une même boucle monétaire composée d'un flux homogène.



PREMIÈRE PARTIE


Imaginez deux cercles de tailles différentes et ayant le même centre.
Le point central représente l'origine d'une pensée.
Le cercle le plus proche représente la projection linguistique ou artistique du point central; une 'matérialisation' de cette pensée en la forme.
Le second cercle, plus large et éloigné du centre, représente l'abstraction monétaire du premier cercle.

Dans ce schéma simple la monnaie devient une expression chiffrée, quantifiée, numérisée, en un mot: évaluée de la pensée exprimée.
La monnaie fait partie du langage; en un second cercle abstractif; une projection du premier cercle langagier.



Quelques détours philosophiques et linguistiques sont nécessaires afin d'aborder la sémantique de la monnaie.

Parce que le langage porte une monnaie d'échange du sens; un signe: Aristote nous a transmis l'idée que "l'humain [l'Homme à l'époque] est un animal civique et politique"; c'est à dire doué de raison et capable d'en échanger la logique par une langue afin de construire une société. En faisant cette distinction il semble qu'Aristote ignorait la capacité langagière d'autres espèces terriennes.
A l'aube du troisième millénaire le fait est établi que d'autres espèces terriennes utilisent le logos pour construire leurs sociétés. Les phéromones (cocktails d'odeurs spécifiques à chaque fourmilière) que les fourmis échangent pour communiquer, associées à l'estomac commun, constituent un pare-faim qui leur permet de structurer une société commerçante efficiente; d'une part par l'auto-détermination politique des "entre-prises individuelles" (oxymore désignant des mini-stères); et d'autre part par la concertation en vue "d'entre-prises collectives" (pléonasme); les deux volets d'une même notion résumée dans l'article précédant par: entreprise souveraine

Les pièces et les billets de l'humain ne sont pas les seules formes de monnaie qu'il échange; loin s'en faut. S'ajoutent à notre monnaie/parole nos monnaies corporelles internes et les monnaies que chacun échange avec la Terre et son atmosphère ou avec d'autres humains. Les combinaisons sont innombrables.
D'autres philosophes, ayant moins bercé l'histoire qu'Aristote, nous suggèrent que la monnaie, qu'elle soit concrète ou emblématique, est assimilable à une substance recyclable tel le com-post. En explorant ce prémisse nous pourrons en déduire que le fait de l'accumuler provoque des dégagements gazeux et potentiellement explosifs; que l'odeur qui s'en dégage doit alerter. Et cela se constate dans maintes économies terriennes. La situation politique récurrente de l'humanité pourrait se résumer par ces montagnes monétaires des comptes en banques des 'paradis privés' qui sont autant de gigantesques tas de fumier non rendu à la Terre; donc au financement de la production future et à la rétribution qui permet la validation politique de cette production par sa con-sommation.

Le vocabulaire porte lui-même une monnaie changeante; et dont la portée signifiante commence à disparaître peu après sa naissance par la diffraction sémantique; c'est à dire par le glissement progressif du signifié initialement transporté par un terme vers une polysémie (plusieurs signifiés pour un seul signifiant). Cette polysémie finira par détruire le signifiant devenu trop 'encombré' par le nombre de signifiés (nécrologisme). A ce titre une expression pour désigner ce phénomène est parfois entendue: "abus de langage".
Certaines formes (mots, termes, expressions,...) se fossilisent plus que d'autres dans l'organisation conceptuelle de nos représentations (schèmes mentaux, archétypes, ornières, etc. particuliers à chaque individu selon son vécu); phénomène lié le plus souvent à l'inscription profonde au registre des empreintes acoustiques (réf. De Saussure). Par exemple plus une chanson est entendue, plus un slogan est diffusé, plus une histoire est contée: et plus ils resteront dans la mémoire transgénérationnelle. Ceci indique le procédé de formation de la culture, vestige de nos néologismes, de notre nouvelle monnaie linguistique en création permanente (en théorie; car en cette fin d'ère c'est l'arrêt création).


L'échange ou le commerce

Il semble nécessaire de préciser le sens du mot "commerce" qui signifie un "échange" quelconque; tels une rencontre, une discussion, un présent, un service, etc. L'échange, ou son synonyme commerce, constitue le principal vecteur de la relation sociale, du bénévolat; sans lui: pas de société. En ce sens les mots commerce et échange englobent la totalité des relations, inter-actions et inter-dépendances dans le tissus du socle. Cela se fait par la manifestation d'une panoplie impressionnante de signifiants qui, du clin d’œil humoristique au style des chaussures en passant par la météo du compte en banque, sont des monnaies appréciées comme vecteurs de sens puis de signifiés; qui forment des langages codés: monnaies soient concrètes par la matière échangée; soient abstraites par la parole et les codes sociaux muets, culturels, ou autres signifiants du moment.


La monnaie humaine est abordée ici sous l'aspect: commerce avec échange de monnaies emblématiques (d'or, d'argent, de papier, etc..) donc abstraites; et non de l'ensemble des commerces humains qui font appel à de nombreuses monnaies différentes et parfois substitutives à la première par un service non rémunéré. Cependant la mise en relief ne pourra se faire que par la comparaison du système d'échange avec monnaie abstraite et celui, unique, du système d'échange indiqué par la logique environnementale.




Dans le vif du sujet

Les monnaies terriennes peuvent se diviser en deux ensembles qui sont:
- la monnaie à support matériel; c'est à dire concrète ou ré-concrétisée;
- la monnaie immatérielle restée dans l'abstraction, l'écriture comptable (le second cercle);

et en trois catégories sous-jacentes:
- les monnaies sous formes biologiques (concrètes);
- les monnaies sous formes emblématiques (ré-concrétisées);
- les monnaies immatérialisées (restées abstraites malgré la forme scripturale).


La monnaie sous forme biologique

(trèfle, oseille, blé, sel, radis, épices, semences, tabac, café,... et contenu d'un estomac social chez l'hyménoptère) est, comme la marchandise-monnaie du troc, située dans la catégorie monnaies concrètes. L'indice de la 'valeur' de cette monnaie fait l'objet d'une bourse écologique constante. Dans un premier temps, et parce qu'elle est limitée en volume (en fonction des récoltes), une indexation en 'valeur d'échange' est fixée en un maximum indépassable jusqu'à la récolte suivante. Les périodes qui suivent ce premier temps voient modifier la valeur initiale en une décote; cette monnaie à support biologique étant périssable.
Sa dé-composition peut paraître comme un défaut; mais le fait est qu'elle garde constitutivement en elle cette fonction écologique précieuse qui est le potentiel de régénération de l'inutilisé. La disparition progressive de ce support monétaire est salutaire car toute stagnation de capital devient un défaut d'investissement et rapporte une fausse image de la richesse réelle en transformant ce support en bulles monétaires; bulles de gaz le plus souvent dans le cas de la monnaie sous forme biologique et correspondant à un potentiel explosif, une concentration d'énergie souvent néfaste.

Le fonctionnement économique réalisé grâce à ce type de 'monnaie fondante' est davantage dynamique et socialement plus efficace que par l'utilisation d'une monnaie à 'valeur' fixée durablement et capitalisable sans limite. Néanmoins ces deux types de monnaie présentent les mêmes défauts vis à vis de l'écologie globale: aucune régulation n'est possible sans dictature centrale de "création monétaire" accaparée.

Une autre vision biologique du phénomène d'accumulation indésirable est ce sang qui ne revient plus vers le cœur et qui stagne en des poches nommées varices. Le sang rouge étant celui des artères: ce sang bleu coincé dans des bulles veineuses crée des avaries dans le reste du corps social des cellules. Le discours de Molière n'est pas encore avarié.


La monnaie emblématique,

telle des pièces de métaux, des coquillages, etc. et leurs substituts virtuels que sont les billets de banque et les chèques, implique une méta-phore (une forme servant à décrire numériquement les possibilités d'usages de l'objet échangé), une icône substitutive à la valeur d'usage. Bien que concrétisée, de par sa matière tangible, ce type de monnaie devient exclusivement une forme de représentation d'une autre forme qui, elle, est la forme liée à la consommation; la marchandise. Ce type de monnaie devient l'emblème, l'abstraction de la monnaie à support biologique depuis le temps des premières frappes monarchiques.
La différence essentielle avec la monnaie à support biologique est qu'elle ne se mange pas, ne peut servir à ensemencer quoi que ce soit ou servir au recyclage biologique, utile. La symbolique associée à cette monnaie devient différée, déclinée. Lorsqu'elle est métallique cette monnaie, bien que possédant une valeur réelle mais qui n'est pas d'un usage très courant, ne peut que servir de monnaie. L'or, l'argent et différents alliages sont suffisamment rares et difficiles à extraire, suffisamment malléables, et de plus, inaltérables. Hormis par l'inflation des prix - donc de la 'dévaluation' de l'emblème(sic!): ici pas d'auto-destruction. L'accumulation sans limite et la pauvreté de masse, dont la seule limite est la mort, commencent. La monnaie emblématique manquante à l'économie ne repousse pas.


La monnaie dématérialisée

des comptes électroniques, bien que scripturale, a utilisé la même métaphore que la monnaie emblématique (Or) puisque paritairement reliées entre elles dans un premier temps. Mais ce lien a progressivement disparu au moment de la raréfaction du métal vis à vis de la démographie; puis brutalement lors du décrochage des "valeurs" en 1971. L'or est resté un emblème refuge, conservant et augmentant son potentiel d'échange, alors que la monnaie immatérielle sans aucune référence est passée du statut de monnaie flottante à celui de monnaie coulante, une fausse monnaie de par sa totale virtualité et sa non-indexation systémique au réel, une monnaie cumulable sans capital.

Pourtant la notion de cette immatérialité, cette monnaie débarrassée de son emblème physique, a rejoint l'idée que se faisaient de la monnaie nos lointains ancêtres: une complète abstraction, un nombre qui chiffre, un ciel qui reste au ciel.








Le concept de monnaie "fiduciaire"

Cette toute autre monnaie d'échange qu'est le contenu de l'estomac social d'une ruche ou d'une fourmilière peut nous aider à comprendre le renversement symbolique de notre monnaie à nous. Non seulement le renversement de la monnaie immatérielle mais aussi, et de façon plus surprenante, des monnaies emblématiques en général (métaux et papier).
Lorsque les fourmis échangent depuis et vers l'estomac social, elles se font "à priori" confiance sur la qualité des marchandises; et donc de leur monnaie puisque les deux se confondent en cette liquidité. Chez l'humain, la monnaie implique un parcours inverse à celui de la marchandise; la monnaie est séparée de la marchandise et se sur-nomme "fiduciaire" pour rétablir l'absence de confiance qu'implique l'abstraction monétaire de la marchandise.



A l'origine de la création de la monnaie papier, vient le besoin d'échapper aux bandits des grands chemins, et ce faisant, d'informer (d'abstraire) la réalité d'un bien en monnaie virtuelle (sans valeur intrinsèque). La seule économie faite par cette transformation monétaire est le transport du poids de l'or; et puisque les billets sont échangeables "au porteur", donc anonymes, l'économie du poids de l'or se fait également pour les escrocs qui peuvent ainsi fuir plus légers.
Jadis les orfèvres/banquiers se sont mis d'accord entre eux pour établir le protocole de la monnaie papier, nonobstant la possibilité d'une "fausses monnaie"; et cette considération n'est pas théorique, elle est nécessaire. Le contrôle absolu de l'émission monétaire ne revient qu'aux producteurs de la matière échangeable, comme chez la fourmi (développé dans la seconde partie). Sauf que la virtualité de la marchandise induite par la monnaie humaine et son découplage incontrôlé de la matière échangée permettent sa création et son accumulation illimitées et toutes les dérives visibles ou non; la puissance financière concentrée en est arrivée, par exemple, à l'investissement dans la production aléatoire incompatible avec la chimie délicate des environs; par conséquent incompatible avec la chimie humaine et plus généralement animale et végétale. La création monétaire fiduciaire ex-nihilo est venue compenser (depuis 2008) un manque de confiance en la société civile; et en même temps signer un surcroît de confiance en la société morale, gage de sa suprématie.


La perte de confiance. Afin d'illustrer une situation contemporaine prenons deux exemples:

"J'arrive chez le boulanger que je ne connais pas assez. J'ai oublié ma monnaie d'échange chez moi. Je demande au boulanger de me faire confiance car j'ai un travail et je cotise et paye mes impôts, mes factures, mes amendes, mes baguettes... et dis que je reviendrai au plus vite pour annuler cette dette. Je peux produire mon état civil, mon casier judiciaire, ma carte vitale, ma médaille d'ancien combattant (en chocolat pour moi), mon groupe sanguin, ma carte mutuelle, les nombreux tickets de caisse qui attestent mon habitude de payer, ma bonne foi. Je peux lui dire que le temps pour retourner chercher la monnaie va me faire louper un événement ou ma journée. Je pourrais montrer mes diplômes, mes fiches de paye, mes relevés de comptes bancaires avec de gros chiffres. Non, tous ces codes culturels ne suffiront pas à convaincre un honnête commerçant à me croire, à me faire confiance, à me faire crédit."

Très peu ont encore conscience de la nécessité de laisser un peu de jeu dans la mécanique, de l'huile dans les rouages, et de créer une monnaie parallèle par l'intermédiaire d'un cahier de crédit; un palliatif appréciable dans un paradigme de monnaie-dette. Alors que parallèlement, avec les avoirs, les remises, les points ceci, les tickets cela, les (trop) gros commerçants ne se retiennent pas d'obliger à faire confiance; sans rien noter de leur débits!


Un autre exemple est cette histoire que l'on trouve sur le web et qui a été mise en scène dans une vidéo pédagogique sur la monnaie.
"C'est l'histoire d'une voyageuse qui descend à l’hôtel de la gare pour y réserver une chambre. Elle laisse pour ce faire à l'hostelière un billet de 50 en guise d'acompte.
Une fois la voyageuse partie à son séminaire, le boulanger qui venait de livrer le pain signifie à l'hostelière que la marchandise de la semaine s'élève à 50. Le billet de 50 part dans la poche du boulanger. Dans sa tournée, il doit livrer le garagiste qui lui fera la vidange de son utilitaire pour 50. Un peu plus tard, un ami du garagiste qui se trouve être coiffeur, est venu le saluer en lui rappelant la dette de 50 qu'il avait depuis la dernière coiffure de sa femme. Puis le coiffeur croise l'hostelière qui fait ses courses et lui demande de faire quelques achats pour son compte grâce au billet de 50. L'hostelière paye par carte et conserve le billet qu'elle réintègre dans la caisse de l'hôtel. Sur ce, la voyageuse revient prématurément et déclare que son séminaire étant annulé, elle n'a plus aucune raison de rester dormir et qu'elle souhaite récupérer son avance. L'hostelière lui rend le billet de 50 et la voyageuse repart. Le lendemain elle se verra refuser le même billet de 50 qui se trouve être faux.."

Ainsi, un faux billet a permis de résorber une chaîne d'endettement, et ce, sans posséder aucune des prérogatives d'une monnaie réelle, seulement son image, sa représentation. N'importe quel fétiche de remplacement aurait pu faire l'affaire. Sans ce billet, l'un des commerçants aurait pu, en toute légitimité, créer une monnaie parallèle et fortuite, d'une valeur équivalente à 50, faisant l'office de résorption de la "dette" commune; dette qui n'est au demeurant qu'une construction mentale inversée en regard d'un système de comptage à la pratique systémiquement déficitaire. Le billet de 50, bien que faux, était "vrai" au moment des échanges.

La question qui vient est de déterminer quelle est l'origine de la contradiction du sens de l'échange humain par l'intermédiaire de la monnaie, qui, au lieu d'installer la confiance naturelle dans le commerce de Biens, voit le Mal dans le détail et installe la méfiance réciproque (?).

L'absence de confiance, de crédit, est devenue une caractéristique sous-tendue des échanges monétaires humains. Pour obtenir un "crédit", un prêt de monnaie de bon gré à mal gré (qui devrait n'être que du ressort de la collectivité), il faudra signer un "contrat", c'est à dire l'écriture d'un déni de confiance. Ce contrat rendra son signataire dépendant d'une tutelle sacrément "économique" qui ne tiendra aucun compte de la nécessité réelle, politique. L'oxymore "contrat de crédit" est une mise à disposition permanente et durable; définition de l'esclavage.


L’Ouroboros sans queue ni tête

Lorsque qu'un bien est acheté, puis consommé, sa 'valeur' (son potentiel d'usage) disparaît; d'immédiatement à plus ou moins progressivement. La 'valeur' de la monnaie correspondant à l'achat de ce bien ne disparaît pas; son pouvoir d'achat (son potentiel de liberté) reste intouché, intact. Cette monnaie est remise directement dans le transit monétaire sans autre analyse que la croissance de la Coupe; que la cupidité.

Les ressources des producteurs réels sont allouées par des salaires: monnaie venant directement du commerce de la production de l'entreprise. Donc: cette monnaie qui sert à payer les sale-airs et tous les postes budgétaires vient de la consommation de la valeur détruite. Par comparaisons analogiques cette 'pratique' correspond dans le circuit économique naturel terrien à "manger" (consommer) sans transformation la monnaie retour produite le plus souvent par l'intestin; à inspirer uniquement les gaz précédemment expirés dans un espace clos.

Là se trouve le point essentiel du raisonnement et sa compréhension sera aisée dans la seconde partie.
La monnaie de nos "commerces" sert à nous payer et est systématiquement remise en transit sans aucune régénération: par la circulation, par son blanchiment, par la redistribution. Aucun circuit monétaire terrestre ne fonctionne comme cela à moins de faire fi de la nature avec une grande intelligence. Celle de l'humain s'y frotte et s'y pique; mais parait bonne candidate pour le saut final: elle s'envoie continuellement des messages de paix depuis l'aube et en reçoit maintenant avec des étoiles dans les champs.

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Contrairement à la matière/marchandise la monnaie des humains ne circule pas; elle transite de pair à pair dans un désordre qui mène systémiquement à tous les chaos.


Considérant la grande volatilité de la correspondance entre la monnaie et les biens échangés, ainsi que la propriété privée des bulles immenses de monnaie qui dorment et meurent d'inutilité par l'inflation devenue obligatoire - inflation qui engendre à son tour la croissance obligatoire - l'humanité ne peut mesurer qu'empiriquement la réalité matérielle de sa propre production par la représentation monétaire. L'inflation des prix est le pendant de l'utilisation d'une monnaie unique (le maitre Dollar, les autres monnaies du monde n'étant que ses sujets ; cette réalité est dépassée en 2014 mais persiste dans les canaux archétypaux de la pensée).

L'hermétisme du "fonctionnement" des taux de changes flottants, les aberrations systémiques consistant en l'attaque brusque d'une monnaie déclarée "amie" dans la fable courante, ainsi que l'historique des cracks - cracks qui sont seulement maîtrisables en coupant le courant des machines des places boursières et cela se pratique couramment (le pourquoi du crack de 2007 ainsi que des précédents n'est pas déterminé); cette non-explication des catastrophes liées à l'utilisation de cette monnaie unique à potentiel unique pour TOUT faire; par ce silence qui ne dira pas que cette image de la marchandise détruite puisse transiter indéfiniment sans porter un lourd passif, un goût plus qu'amer: cette notion élémentaire reste depuis des millénaires manquante à la raison et pour cause: le serpent à multiples têtes se mord les queues en permanence et en 'tous sens' (non-sens); raccourcissant les circuits monétaires au nom de la rentabilité; tout en rallongeant les circuits économiques au nom de la même rentabilité, asphyxiant ainsi le corps d'habitude social. L'asservissement nécrologique qui se met de façon récurrente en place vis à vis de la monnaie unique et non circulaire risque le tout pour le rien.




La monnaie de l'humain, comme signe de confiance inversé, exprime la violence tant par le potentiel de sa concentration que par son absence quasi-totale, sa pénurie.
Les voies de transit inversé qu'elle emprunte font de cette monnaie une ante-marchandise, une marchandise en devenir contenant potentiellement toutes les formes échangeables.

La masse monétaire immobile est le capital renversé du monde, sa contre-valeur. Elle est devenu l'exact opposé de sa représentation dans une psyché qui se contemple jalousement.







Du calme:

Les fonctionnements de nos civilisations ne sauraient maintenant se passer de cette représentation, pourtant inversée, de la valeur d'une marchandise.
Ce dilemme amène à penser que le moyen d'en sortir serait de ré-inverser le sens symbolique de l'utilisation d'une monnaie, avec une seconde monnaie, conformément à l'ensemble de l'usage économique terrestre. Cette idée nait dans un pays qui est partagé entre les partisans du retour à la monnaie locale, et les autres, partisans de rester sur la position de la monnaie unique. Proposons que cette monnaie unique puisse 'simplement' devenir commune, et que la séparation identitaire corrélative à la séparation culturelle (notamment linguistique) puisse servir de moyen de compartimentage aux monnaies locales; frontières monétaires indispensables à l'heure des sub-primes et autres empoisonnements systémiques; et moyen de régulation des pressions monétaires depuis les diverses productivités des pays. A l'heure de cet écrit (début mars 2014) reste à définir la formule de compensation des changes permettant d'équilibrer l'assiette de la monnaie commune; formule qui devrait en principe être congruente de celle permettant la répartition de la monnaie commune en vue de sa transformation en monnaies nationales.









SECONDE PARTIE

'Création' et 'Destruction' monétaires: la Transformation en continu


Le principe fondamental d'un système d'échange économique viable est la transformation continuelle d'une monnaie en une autre monnaie. La première des applications est qu'une entité quelle qu'elle soit sur notre planète doit utiliser deux monnaies pour survivre. Ce qu'elle mange et ce qu'elle en fait sont les deux monnaies primordiales de la vie biologique. La terre produit une monnaie comestible que les entités consomment. Ces entités fabriquent alors une "monnaie" résiduelle servant en retour à nourrir la Terre. De même nous rejetons plus de gaz carbonique que nous n'en inspirons; dans nos poumons l'oxygène est échangé; il y a transformation monétaire; la photosynthèse assurant la transformation inverse en convertissant le gaz carbonique en monnaie retour: l'oxygène.

Cette approche se retrouve partout dans les commerces terriens efficaces. La monnaie usagée (consommée, dépensée, investie,...) est le plus rapidement transformée et devient systématiquement une autre monnaie en changeant de nature. Bien entendu les circuits monétaires du corps humain, pour ne cerner que cette analogie complexe, sont faits de bien d'inconnus et ne sauraient se résumer à ces deux exemples (nourriture et respiration). Et surtout, il ne s'agit pas du type de monnaie sociale abordée ici mais bien de monnaies sans lesquelles cette monnaie sociale n'existerait pas.
C'est chez les fourmis, par l'estomac social, qu'a été (re)trouvée la base philosophique du procédé de société marchande à souveraineté partagée.

La fourmilière est une démocratie constituée

Cette capacité de fonder un ministère ou une entreprise par chaque fourmi est possible grâce à la détention du capital à parts égales. Et cette souveraineté se construit d'abord de façon monétaire. Contrairement à nous: les fourmis utilisent la monnaie correspondant exactement à leurs productions de marchandises; et qui va dans le même sens que la marchandise. Leur marchandise est leur monnaie; leur monnaie est leur marchandise.

Cette monnaie/marchandise est fabriquée en chaque fourmi, dans le jabot social, par la transformation des matières récoltées en liquidité; ce qui permet la fluidité des échanges. Cette liquidité s'échange spontanément et le plus possible afin de répartir chaque production individuelle vers l'estomac social. Le respect de la souveraineté de chacune des entités -et par conséquent du bon fonctionnement de leur société- dépend de la répartition la plus égale possible. Chaque fourmi est ainsi dotée d'une fraction de la potentialité maximale de la fourmilière. Chaque fourmi dispose en permanence de sa propre 'voix' politique; décidant seule ou participant à un sens commun (consensus) de l'attribution de la ressource dans la limite physique de sa constitution, de l'étendue de sa souveraineté monétaire.

Par l'existence de l'estomac social, la souveraineté monétaire de chacun des in-sectes fait partie de la "constitution" de la société des fourmis, constitution qui est écrite dans leurs gènes. Mais cette constitution, bien que politiquement élaborée au mieux d'une société non mécanisée, s'avère insuffisante sans coercition pragmatique (politique locale). Et c'est là qu'intervient le langage des odeurs, qui permet l'ajustement situationniste (comportement logique par rapport à l'environnement) par des échanges d'intention, de polis, par la publi-cité.

La monnaie du langage: l'argent et l'argument.

Chez l'humain est ce point caractéristique du contenu de la publi-cité devenue pub (discours mystifiant, publicité uniquement commerçante, spectacle uniquement récréatif) et de son mode de diffusion qui posent problèmes (quelques points d'origines vers une large diffusion), correspondant chez les fourmis à la systémie de l'empoisonnement de la nourriture. Le contenu des échanges entre les parties de l'estomac social, autrement dit la monnaie, est un logos politique aussi bien que les phéromones que les fourmis se transmettent. Si le contenu du jabot est 'empoisonné' (comprendre par analogie que, chez l'humain, un verbe publié et diffusé soit destructeur de réalité par une argutie ou un mensonge), alors c'est une grande partie de la population qui se fait 'emporter': vers la mort pour les fourmis; vers le mythe devenu croyance pour les humains.





Conclusion

A moins d'être dans les petits papiers devins, précoce est ce temps tout dédié à la hâte de la conclusion. Les implications sont si nombreuses, étonnantes, inespérées même, que l'idée d'un constat ne peut que se révéler parcellaire. Il n'est pas question ici d'essaimer de vains espoirs mais de réfléchir ensemble.





Résumé pratique (édition du 26 juillet 2015)


Les échanges entre humains se font par l'intermédiaire de la monnaie.
Si nous nous cantonnons à ne traiter que l'aspect physique de l'échange, alors nous pouvons constater que cet échange est bidirectionnel, c'est à dire que de la matière est échangée en contre-partie d'une monnaie.
Bien que cette monnaie puissent prendre différentes formes (carte de crédit, pièces, billet, chèque, avoir, reconnaissance de dette, etc.), elle se résume à une parole, à la confiance qu'ont tous les acteurs de l'échange les uns envers les autres. La qualité d'un produit matériel doit se retrouver en face de la qualité de cette monnaie, de cette parole donnée.

C'est ainsi que la monnaie, présentée en regard de la matière de l'échange, peut se considérer comme de l'antimatière. La matière de la production est manifeste, tangible, évaluable en quantité et qualité; c'est la partie apparente de l'échange. La monnaie, présentée comme antimatière, est la partie immatérielle, cachée.

Pour qu'une économie fonctionne, il faut au moins autant d'antimatière que de matière à échanger. Et puisque qu'il y a croisement entre les deux à chaque achat/vente, il faudrait que les deux circuits soient symétriques pour que l'économie soit efficace (ce qui est loin d'être le cas actuellement en 2015).

Maintenant observons le circuit économique de la matière. Lorsqu'un produit est acheté, puis consommé, la matière de ce produit est transformée par la consommation. Le plus souvent cette matière se dégrade, finit en ruines, disparaît plus ou moins vite (la nourriture ne peut attendre indéfiniment d'être avalée); dans tous les cas le temps fait son œuvre (même dans le congélateur). La monnaie, elle, n'est pas détruite et revient sans cesse perturber tous les équilibres d'habitude sociaux (économiques, écologiques, politiques, etc.).

Et, c'est l'objet de cet article, le circuit économique de l'antimatière, cette monnaie tant recherchée, devrait suivre l'exact opposé de la circulation de la matière dans un circuit qui reproduirait artificiellement le dépérissement de cette matière correspondante.
Mais la circulation de la monnaie est aujourd'hui indescriptible pour la majeure partie, car privatisée, et ne respecte aucune symétrie vis à vis de la matière.
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